Commentaire sur La Vraie Dévotion de Montfort (fin 266 – 273)
Cette dévotion et la communion
Montfort vient de terminer son exposé
mais il ajoute à son manuscrit cinq pages et offre des suggestions pour vivre,
avec l’aide de Marie, intensément la rencontre du Christ dans la communion.
Rappelons-nous que le sacrifice du Christ a créé une relation toute neuve
entre Dieu et l’homme. La finale de l’évangile selon Matthieu l’exprime avec des paroles claires : « Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps. » Lors de l’Eucharistie la relation est concrétisée davantage : « Voici mon corps… voici mon sang… faites ceci en mémoire de Moi. »
entre Dieu et l’homme. La finale de l’évangile selon Matthieu l’exprime avec des paroles claires : « Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps. » Lors de l’Eucharistie la relation est concrétisée davantage : « Voici mon corps… voici mon sang… faites ceci en mémoire de Moi. »
Sachant jusqu’à quel point il
cherchait à vivre l’union au Christ, on devine facilement que Montfort avait
une dévotion particulière à l’Eucharistie, le sacrement qui offre une occasion
de rencontre du Seigneur plus tangible que les autres sacrements. Elle provoque
chez lui une gêne, c’est pourquoi il cherche et trouve une aide auprès de la
Vierge Marie. Ne l’avait-il pas mille et mille fois choisie comme ‘mère’ ?
Confiant comme un enfant il s’adresse à sa ‘maman’.
Parce qu’elle a accueilli dans
son sein cet Hôte hors pair, il l’appelle à son secours. Voilà le cadre dans
lequel se situe ce supplément de la Vraie Dévotion. Le titre indiqué par
Montfort est clair : « Manière de pratiquer cette dévotion dans la
sainte communion. »
Avant la communion
Qu’est-ce que vous ne feriez pas pour accueillir chez vous à domicile une
personnalité de renommée universelle ? Vous mettriez vos meilleurs habits,
vous arrangeriez pour le mieux votre maison, vous prévoiriez un présent... Voilà
le cadre qui nous aide à comprendre Montfort, car communier c’est vivre un
accueil étrange. En effet, il y a un décalage énorme
entre vous-même et celui qui arrive. De plus il y a quelque chose d’étrange ; d’une part Il vous dépasse à tout point de vue et d’autre part vous êtes précieux à ses yeux. Le grand Jésus des évangiles tient à venir chez vous. Parce que vous prenez si souvent refuge auprès d’elle, dit Montfort, Il demande à la Vierge Marie d’être présente chez vous pour vous aider quand vous vous sentez perdu ou risquez d’être maladroit.
entre vous-même et celui qui arrive. De plus il y a quelque chose d’étrange ; d’une part Il vous dépasse à tout point de vue et d’autre part vous êtes précieux à ses yeux. Le grand Jésus des évangiles tient à venir chez vous. Parce que vous prenez si souvent refuge auprès d’elle, dit Montfort, Il demande à la Vierge Marie d’être présente chez vous pour vous aider quand vous vous sentez perdu ou risquez d’être maladroit.
D’où le bon conseil : avant de communier renouvelez votre
consécration : « je suis tout à vous avec tout ce que j’ai.» La
confiance en Marie, sa ‘mère’, inspire Montfort à lui suppléer de prêter son
cœur pour y accueillir Jésus comme elle l’a fait autrefois. S’il te plaît, Marie,
prêtes-moi ton cœur (266).
Dans la communion
Montfort : la prière de Jésus, le Notre Père, vous a introduit dans un
climat caractéristique, car vous avez le droit d’appeler le grand Dieu ‘père’,
‘papa’. Adressez-vous à Lui comme si c’était pour la première fois et
dites : Seigneur, je ne suis pas digne de vous recevoir, en y ajoutant que
vous n’en êtes pas digne, mais que la Vierge Marie est présente, elle qui en
toute humilité disait : ‘Voici la servante du Seigneur’. Le Père avait en
elle une confiance et une espérance singulière.
Avec les mêmes paroles vous pouvez vous adresser à Jésus : Seigneur,
je ne suis pas digne… . Demandez
lui pardon de vos faiblesses et dites lui que la Vierge Marie l’attend chez
vous. Et adressez-vous au Saint-Esprit avec les mêmes paroles : Seigneur,
je ne suis pas digne… . Dites-lui votre indignité à cause de votre tiédeur
en tant que chrétien, avouez votre surdité et vos résistances à ses
inspirations et dites-lui que vous mettez toute votre confiance en Marie, sa
fidèle épouse. Comme dans le passé, elle est toujours prête à s’engager pour le
Royaume de Dieu. Grâce à elle le Saint-Esprit peut devenir agissant en vous et
former en vous Jésus. Il vous transformera, vous allez naître une deuxième
fois. Il s’agit de la naissance à laquelle le Seigneur faisait allusion devant
Nicodème tout étonné : « Il vous faut naître d’en-haut »
(267-269).
Après la communion
« Après la sainte communion, étant intérieurement recueilli, et les
yeux fermés, vous
introduirez Jésus Christ dans le cœur de Marie ». Vous pouvez être sûr qu’elle Lui assurera un accueil qui dépasse toute fantaisie. Comme prière, Montfort offre une série de suggestions tirées d’autres auteurs, non pas des méditations toutes faites, mais un éventail de possibilités pour réagir à partir de la parole de Jésus : « Voici mon corps… voici mon sang », une réalité à peine concevable. C’est pour cela que Montfort se confie à Marie.
introduirez Jésus Christ dans le cœur de Marie ». Vous pouvez être sûr qu’elle Lui assurera un accueil qui dépasse toute fantaisie. Comme prière, Montfort offre une série de suggestions tirées d’autres auteurs, non pas des méditations toutes faites, mais un éventail de possibilités pour réagir à partir de la parole de Jésus : « Voici mon corps… voici mon sang », une réalité à peine concevable. C’est pour cela que Montfort se confie à Marie.
Il est bien possible que vous trouviez étrange cette
manière de parler. Consolez-vous, vous n’êtes pas seul ! En 1714, deux ans
avant la mort du père de Montfort, le chanoine Jean-Baptiste Blain a eu un
entretien remarquable avec son ami intime. Dans ses Mémoires il en fait un rapport détaillé, en voici un extrait:
« Dans l’entretien que nous eûmes ensemble, il m’avoua que Dieu le
favorisait d’une grâce fort particulière qui était la présence continuelle de
Jésus et de Marie dans le fond de son âme. J’avais peine à comprendre une
faveur si relevée, mais je ne voulus pas lui en demander l’explication; et
peut-être n’aurait-il pas pu me la donner lui-même, car il y a dans la vie
mystique des opérations de grâce inexplicables aux âmes mêmes qui en sont favorisées »
(340).
Après la communion le père de Montfort prie à partir des fragments autant de l’Ancien que du Nouveau Testament et conclut : « Il y a une infinité d'autres pensées que le Saint-Esprit fournit, et vous fournira si vous êtes bien intérieur, mortifié et fidèle à cette grande et sublime dévotion que je viens de vous enseigner. Mais souvenez-vous que plus vous laisserez agir Marie dans votre communion, et plus Jésus sera glorifié; et vous laisserez plus agir Marie pour Jésus, et Jésus en Marie, que vous vous humilierez plus profondément et vous les écouterez avec paix et silence, sans vous mettre en peine de voir, goûter, ni sentir; car le juste vit partout de la foi, et particulièrement dans la sainte communion, qui est une action de foi. ‘Mon juste par la foi vivra’ (He 10,38). »
D’un trait de plume Montfort termine son écrit.
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